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Le métavers, Internet du futur

Par Ben, le 30 décembre 2021, mis à jour le 12 janvier 2022
Métavers

Depuis quelques mois, le métavers (metaverse, en anglais) suscite un intérêt grandissant dans le monde du numérique.

Mais qu’est-ce que le métavers et d’où vient-il ?

Comment va-t-il se développer ?

Cette technologie comporte-t-elle des risques ?

Le métavers soulève beaucoup de questions, parfois encore sans réponse.

Le métavers : origine et concept

Métavers

Le métavers est un monde parallèle virtuel, partagé et persistant, capable d’interagir avec le monde réel.

Cette réalité alternative permet de s’immerger dans un monde synthétique qui continue d’exister et d’évoluer même lorsque l’utilisateur s’est déconnecté.

Le métavers trouve son origine dans les mondes virtuels des jeux vidéo

Les mondes virtuels sont nés dès les années 1980 dans les jeux vidéo multi-joueurs.

Dans cette autre réalité, il est possible d’évoluer dans un monde synthétique sous la forme d’un avatar. On peut être et faire ce qu’on veut. On peut devenir quelqu’un d’autre, édifier son propre environnement et fonder sa communauté.

Le concept du métavers est issu de la littérature

Contraction de « méta » et « univers », le terme « métavers » a été utilisé pour la première fois en 1992 par Neal Stephenson. Dans son roman Le Samouraï virtuel (titre original Snow Crash), il imagine une véritable interaction entre le monde virtuel et le monde réel.

Vingt ans plus tard, Ernest Cline reprend le concept du métavers dans son roman Ready Player One adapté au cinéma par Steven Spielberg en 2018.

Les prémices du métavers : entre réel et virtuel

La pandémie, en nous privant de contacts physiques, a eu un effet d’accélérateur dans le développement des environnements virtuels, touchant nos vies professionnelles et sociales.

Réalité virtuelle

Réalité virtuelle et réalité augmentée

La réalité augmentée correspond au monde réel auquel on ajoute des informations de synthèse.

La réalité virtuelle représente un monde entièrement artificiel. On rentre dans ce monde virtuel, on fait partie du contenu.

Après celle de la réalité augmentée, on assiste aujourd’hui à une démocratisation de la réalité virtuelle.

Depuis l’apparition des smartphones, le développement des applications et des cartes graphiques donne une impression d’immersion renforcée.

Les casques de réalité virtuelle sont maintenant accessibles au grand public.

De la réalité virtuelle au métavers

La réalité virtuelle est au service du monde réel depuis plusieurs années, notamment dans l’industrie ou le secteur médical.

Elle est, par exemple, utilisée pour :

  • la création de prototypes numériques en trois dimensions
  • la formation des pilotes dans les simulateurs de vol
  • le traitement des phobies et les thérapies comportementales (arachnophobie, claustrophobie, prise de parole en public…)

Plus récemment, le domaine de l’art s’est emparé de cette technologie en lui donnant une dimension économique et en y incorporant la notion d’interaction qui caractérise le métavers. Il est désormais possible d’acheter une œuvre, qu’elle soit virtuelle ou physique, au moyen de NFT (jetons non fongibles).

Comment le métavers va-t-il se développer ?

Futur

La partie technique

Il y a encore beaucoup à faire et à inventer tant au niveau du développement des logiciels et des infrastructures réseaux que du matériel (casques réalité virtuelle, lunettes réalité augmentée…).

Le métavers va demander plus de puissance, plus de bande passante, plus de serveurs, rendant indispensable le déploiement de la 5G et de la fibre optique.

Y aura-t-il un ou plusieurs métavers ?

On ne sait pas encore répondre à cette question.

Peut-être que chaque catégorie de monde virtuel aura son propre métavers.
Peut-être qu’il y aura un seul métavers et plusieurs mondes virtuels, tout comme il existe un Internet et des sites web.

Quoi qu’il en soit, qu’il y ait plusieurs ensembles ou un ensemble et des sous-ensembles, on peut imaginer qu’il existera quatre grandes sphères principales :

  • la sphère ludique : jeux, loisirs et divertissement
  • la sphère sociale : vie quotidienne, immersion avec la famille et les amis
  • la sphère professionnelle : travail à distance, formation
  • la sphère commerciale : vente, sites marchands, magasins virtuels en 3D

Des projets sont en cours

Les éditeurs de jeux vidéo dont le marché a explosé depuis le début de la pandémie ne sont pas les seuls à s’engager dans le développement du métavers.

On assiste en effet à un véritable engouement des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui investissent des sommes colossales dans cette technologie.

Mark Zuckerberg a même annoncé que le groupe Facebook vient de changer de nom et s’appelle désormais Meta. Ainsi, l’entreprise de réseau social se transforme en entreprise de métavers. Son projet « Horizon » devrait voir le jour d’ici cinq ans.

Évolution, conséquences et risques du métavers

Le modèle économique du métavers évoluera probablement dans la continuité de celui des mondes virtuels existants.

Le cadre législatif reste encore à définir, suscitant quelques interrogations concernant notamment la sécurité ou la gestion des données personnelles. Le risque que la technologie évolue plus vite que la loi est bien présent.

On ne sait pas non plus quel sera l’impact comportemental et environnemental du métavers.

Métavers

L’économie réelle du virtuel

Un modèle économique existe déjà dans le monde virtuel via les crypto-monnaies ou les NFT. Il est donc possible de maîtriser et exploiter la propriété d’un objet virtuel.

Les monnaies virtuelles sont aussi convertibles en argent réel, permettant l’acquisition d’objets physiques.

Si les GAFAM sont des entreprises concurrentes, elles poursuivent néanmoins le même objectif… financier. Il se peut donc qu’elles essaient d’influencer ensemble le système législatif pour servir leur intérêt commun.

Des données personnelles aux données intimes

Dans le métavers, on pourra également monétiser des services gratuits en utilisant la publicité à partir de données comportementales plus complètes que celles que l’on recueille aujourd’hui.

Les équipements de réalité virtuelle possèdent des capteurs qui permettent de relever le rythme cardiaque, les mouvements du corps, la direction du regard ou encore les expressions du visage.

C’est donc le comportement humain qui pourra être mesuré. Le métavers ne se basera pas uniquement sur les habitudes de navigation des internautes.

Ainsi, les données personnelles deviendront plus intimes. Pourra-t-on en limiter l’accès ?

Le code fera-t-il la loi dans le métavers ?

Dans un cadre purement législatif, quel droit appliquera-t-on à cet univers ?

Les lignes de code informatique définiront-elles ce qui est permis ou interdit ?

Les cas de violences ou d’agressions virtuelles, peuvent avoir des conséquences émotionnelles réelles. Comment pénaliser ces infractions ?

Quel sera le cadre de référence des décisions prises dans les mondes virtuels ?

Tout cela reste à définir. Il est cependant difficile de légiférer sur quelque chose qui n’existe pas encore.

L’impact comportemental à long terme

Pour l’instant, on ne sait pas si un individu sera représenté par un avatar unique dans tout le métavers ou si chaque monde virtuel aura son propre avatar.

Dans un cas comme dans l’autre, il sera important d’en évaluer l’impact cognitif.

Une fois la technologie maîtrisée et déployée, les utilisateurs passeront aisément du monde réel au monde virtuel.

Quelles seront alors les conséquences comportementales du passage régulier d’un monde à l’autre ?

Le métavers aura-t-il un impact environnemental ?

Le développement du métavers entrainera forcément une augmentation de l’impact du numérique sur l’environnement. La hausse des consommations énergétiques est inévitable.

D’un autre côté, l’utilisation du métavers permettra de réduire l’empreinte carbone de certaines pratiques actuelles (diminution des déplacements par exemple).

A l’heure où le réchauffement climatique est au centre de nos préoccupations, réussira-t-on à trouver un équilibre ?

Le métavers est-il l’Internet du futur ?

Le métavers est peut-être, comme le prédisent certains, une future version d’Internet en réalité virtuelle, que l’on pourra consulter de manière spatiale.

D’autres pensent qu’il s’agira d’un ensemble de mondes virtuels en réalité augmentée, connectés à Internet.

Beaucoup de questions sont encore en suspens et l’avenir peut sembler inquiétant.

Cependant, au travers de toutes ces incertitudes, on peut aussi imaginer le métavers comme une opportunité d’améliorer le monde de demain.

En favorisant les interactions, il pourrait maintenir le lien social et rapprocher les individus.

Entre réel et virtuel, on ne sait pas exactement ce que sera le métavers.

Mais, hors scénarii de science-fiction, on peut déjà entrevoir deux mondes qui se rejoignent, s’entremêlent et finalement se confondent.

Ben

Passionné du web et plus globalement des nouvelles technologies, j'ai créé Geekn'stuff en 2020 pour vous proposer une immersion dans un monde aussi vaste qu'intéressant finalement loin d'être réservé aux geeks.

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