Installer Windows 11 sur un PC non compatible : le guide complet pour forcer la mise à jour (en restant raisonnable)
Je vais être parfaitement honnête avec vous : le jour où Windows m’a expliqué, d’un ton très sûr de lui, que mon PC “n’était pas compatible avec Windows 11”, j’ai failli recracher mon café sur le clavier. Processeur récent, 32 Go de RAM, SSD qui envoie… et pourtant, refus net.
Évidemment, en bon geek têtu, je n’ai pas lâché l’affaire. Après plusieurs soirées à fouiller la doc, tester des outils, bricoler le registre et jongler entre sauvegardes et clé USB, j’ai fini par réussir à installer Windows 11 sur un PC officiellement non compatible. Sans perdre mes données. Et sans tout casser.
Dans cet article, on va donc parler concret. Contexte, risques, puis surtout ce que vous êtes venu chercher : toutes les solutions pour installer Windows 11 sur un PC non compatible, en contournant proprement les garde-fous de Microsoft, et en comprenant ce que vous faites.
Pourquoi Microsoft pousse vers Windows 11 et abandonne Windows 10
Avant de sortir la trousse à outils, il faut comprendre le décor.
Windows 10 arrive en fin de vie. La fin du support, ça signifie :
- arrêt des mises à jour de sécurité,
- aucun correctif pour les futures failles découvertes,
- un système qui fonctionne encore, mais qui devient une cible de choix.
Windows 11, lui, concentre les efforts de Microsoft, avec :
- un renforcement important de la sécurité (démarrage sécurisé, TPM, isolation, etc.),
- une optimisation pour le matériel récent,
- des mises à jour continues à moyen terme.
On peut ne pas aimer la façon dont la transition est imposée, mais rester éternellement sur un Windows 10 sans correctifs n’est pas une bonne idée, surtout si vous utilisez ce PC pour vos comptes, vos documents pro ou vos données sensibles.
Pourquoi votre PC est déclaré “non compatible” par Windows 11
Microsoft exige une configuration minimale pour Windows 11, notamment :
- un processeur 64 bits figurant dans une liste officiellement supportée,
- au moins 4 Go de RAM et 64 Go de stockage,
- un firmware UEFI (le successeur du BIOS),
- le démarrage sécurisé activé (Secure Boot),
- un module TPM 2.0 (Trusted Platform Module) activé.
Dans la pratique, deux éléments bloquent le plus souvent :
- TPM 2.0, absent ou désactivé,
- Secure Boot, désactivé ou mal configuré.
Résultat : votre machine qui tourne très bien sous Windows 10 se retrouve officiellement recalée. Bonne nouvelle : dans de nombreux cas, il s’agit plus d’un blocage “administratif” que d’une vraie impossibilité technique.
Avant de tricher : vérifier la compatibilité réelle de votre machine
Avant de forcer quoi que ce soit, prenez 10 minutes pour vérifier si votre PC est vraiment incapable de faire tourner Windows 11… ou si quelques réglages suffisent.
1. Utiliser l’outil de vérification de Microsoft
Cet outil vous dira noir sur blanc si :
- le processeur est jugé trop ancien,
- TPM 2.0 est absent ou désactivé,
- le démarrage sécurisé est inactif,
- la mémoire ou le stockage sont insuffisants.
Notez les messages d’erreur, ils guideront la suite.
2. Vérifier TPM et Secure Boot dans l’UEFI (ex-BIOS)
Au démarrage de votre PC, accédez aux paramètres UEFI (souvent via la touche Suppr, F2, F10 ou F12 selon la marque).
Cherchez ensuite :
- une option TPM, fTPM ou “Security Device” et activez-la,
- une option Secure Boot ou “Démarrage sécurisé” et activez-la si possible.
Redémarrez, relancez la vérification. Parfois, la “non compatibilité” disparaît comme par magie après ces deux activations.
Les précautions avant de forcer l’installation de Windows 11
On arrive à la partie “bidouille”. Mais avant, je sors ma casquette de papa responsable :
1. Faire une vraie sauvegarde (pas juste “je croise les doigts”)
- Copiez vos documents importants sur un disque dur externe.
- Envisagez un stockage cloud pour les fichiers critiques.
- Idéalement, créez une image système de votre Windows 10 (une photo complète du disque).
2. Vérifier votre licence
Une licence numérique liée à votre compte Microsoft facilite l’activation après bascule. Un coup d’œil dans “Paramètres > Mise à jour et sécurité > Activation” permet de voir comment votre Windows est activé.
3. Libérer de l’espace
Prévoyez au moins 25 à 30 Go libres sur le disque système. L’installateur est très susceptible quand l’espace commence à manquer.
4. Lister vos logiciels sensibles
Notez quels programmes sont indispensables (logiciels pros, pilotes particuliers). Vous saurez quoi vérifier après mise à jour.
Méthode 1 : tenter la voie officielle avec l’assistant de mise à niveau
C’est la première étape à tester, surtout si votre PC n’est “pas très loin” des prérequis.
En pratique :
- téléchargez l’assistant d’installation de Windows 11 depuis le site de Microsoft,
- lancez-le sous Windows 10,
- suivez les étapes de vérification, téléchargement et installation.
Si le blocage vient d’un détail mineur, il arrive que l’assistant accepte ce que Windows Update refusait. Si au contraire l’outil vous recale clairement, direction la suite.
Méthode 2 : contourner les restrictions CPU/TPM via le registre (méthode “officiellement tolérée”)
Microsoft explique lui-même comment autoriser l’installation sur certains PC qui ne respectent pas totalement les prérequis. On ne désactive pas tout, mais on dit au système : “Je suis au courant des risques, laisse-moi continuer”.
Étape 1 : ouvrir l’éditeur du registre
- Appuyez sur Windows + R.
- Tapez regedit puis validez.
Si une demande de confirmation s’affiche, acceptez.
Étape 2 : créer la clé MoSetup si besoin
- Dans le volet de gauche, allez dans HKEY_LOCAL_MACHINE \ SYSTEM \ Setup.
- Si le dossier MoSetup n’existe pas, créez-le :
- clic droit sur Setup > Nouveau > Clé,
- nommez la clé MoSetup.
Étape 3 : ajouter la valeur pour autoriser la mise à niveau
- Cliquez sur la clé MoSetup.
- Dans la partie droite, clic droit > Nouveau > Valeur DWORD 32 bits.
- Appelez cette valeur AllowUpgradesWithUnsupportedTPMOrCPU.
- Double-cliquez dessus et mettez la donnée de valeur à 1.
Fermez l’éditeur du registre.
Étape 4 : relancer l’installation
À partir de là, vous pouvez :
- relancer l’assistant Windows 11, ou
- monter l’ISO de Windows 11 (clic droit > Monter) et lancer le fichier setup.exe.
Cette méthode permet de passer outre certains blocages liés au processeur ou au TPM, tout en restant dans un cadre documenté par Microsoft.
Méthode 3 : installer Windows 11 avec une clé USB en contournant les vérifications
Si la méthode registre ne suffit pas, on passe en mode “installation depuis une clé USB”. C’est la solution la plus robuste pour un PC vraiment non compatible aux yeux de Windows.
Étape 1 : récupérer l’ISO de Windows 11
Téléchargez l’image ISO de Windows 11 depuis la page officielle de Microsoft. L’ISO est un fichier qui contient le contenu du support d’installation.
Étape 2 : préparer une clé USB bootable
Il vous faut :
- une clé USB d’au moins 8 Go,
- un outil pour créer une clé bootable.
Certains de ces outils proposent directement des options pour :
- ignorer l’exigence de TPM 2.0,
- ignorer l’exigence de Secure Boot,
- ignorer l’exigence de 4 Go de RAM sur des machines très modestes.
Concrètement, lors de la préparation de la clé :
- vous sélectionnez l’ISO de Windows 11,
- vous choisissez la clé USB comme destination,
- vous activez les options permettant de supprimer les vérifications de compatibilité (TPM, Secure Boot, CPU, etc.) si l’outil le propose.
Étape 3 : démarrer le PC sur la clé
Ensuite :
- branchez la clé USB sur le PC à mettre à jour,
- redémarrez,
- au démarrage, indiquez à la machine de booter sur la clé (via le menu de démarrage ou en modifiant l’ordre de boot dans l’UEFI).
L’installateur de Windows 11 se lance alors depuis la clé.
Étape 4 : choisir mise à niveau ou installation propre
Vous avez deux options :
- Mise à niveau : garder vos fichiers et, si possible, vos programmes (plus risqué en cas de gros écart de compatibilité).
- Installation propre : effacer la partition système et repartir sur un Windows 11 tout neuf.
Si vous avez fait une bonne sauvegarde, l’installation propre reste la solution la plus “propre” techniquement, même si elle demande plus de travail après coup (réinstallations, réglages, etc.).
Méthode 4 : garder Windows 10 et installer Windows 11 sur un second disque
Si vous avez un second SSD ou la possibilité d’en ajouter un, vous pouvez jouer la carte du double système.
Le principe :
- laisser Windows 10 sur le disque actuel,
- installer Windows 11 sur un autre disque ou une autre partition,
- choisir le système au démarrage.
Cette méthode présente un avantage énorme : vous testez Windows 11 sans sacrifier votre environnement de travail. Si quelque chose se passe mal, vous redémarrez sur Windows 10, comme si de rien n’était.
Les risques concrets à connaître avant d’installer Windows 11 sur un PC non compatible
Forcer l’installation n’est pas un jeu vidéo : il y a quelques conséquences possibles.
1. Support non garanti
Microsoft prévient que les PC non compatibles peuvent :
- ne pas recevoir toutes les mises à jour futures,
- avoir des problèmes lors de certaines mises à jour majeures.
2. Stabilité variable
Les pilotes de certains composants (carte son, carte réseau, imprimante) n’ont pas toujours été pensés pour Windows 11 sur du matériel ancien. Résultat possible :
- plantages ponctuels,
- périphériques qui fonctionnent mal ou plus du tout,
- comportements étranges difficiles à diagnostiquer.
3. Sécurité en demi-teinte sur du vieux matériel
Contourner TPM et certaines protections, c’est accepter que votre machine ne profite pas à 100 % des briques de sécurité pour lesquelles Windows 11 a été conçu. Sur un PC très ancien, la question de l’intérêt réel peut se poser.
Installer Windows 11 sur un PC non compatible : est-ce une bonne idée pour vous ?
- PC relativement récent, encore performant : oui, ça peut se défendre, surtout si vous ne voulez pas racheter une machine tout de suite.
- Vieux PC déjà à bout de souffle : forcer Windows 11 risque de le rendre pénible à utiliser. Un système plus léger peut être plus cohérent.
- Vous n’êtes pas à l’aise techniquement : mieux vaut être accompagné, ou rester sur Windows 10 le temps de planifier une vraie transition.
Alternatives quand on ne veut pas forcer la mise à jour
- Rester un temps sur Windows 10 tant qu’il est encore supporté.
- Planifier l’achat d’un nouveau PC compatible Windows 11.
- Installer une distribution Linux légère sur un PC très ancien pour lui donner une seconde vie (bureautique, web, médias).
FAQ – Installer Windows 11 sur un PC non compatible
Est-ce légal de contourner les vérifications de compatibilité ?
Oui. Vous n’enfreignez pas la loi, mais vous sortez du cadre de support officiel de Microsoft.
Vais-je perdre mes fichiers pendant l’opération ?
Une mise à niveau conserve normalement vos données. Mais une erreur est vite arrivée, d’où l’importance d’une sauvegarde complète avant de commencer.
Pourrai-je revenir à Windows 10 ?
Oui, surtout si vous avez créé une image système ou gardé votre ancien disque intact. Sans ça, il faudra réinstaller Windows 10 manuellement.
Les mises à jour de Windows 11 fonctionneront-elles ensuite ?
Dans les faits, la plupart des utilisateurs reçoivent les mises à jour mensuelles. Mais Microsoft ne garantit rien sur un PC non compatible, il faut accepter une part d’incertitude.
Est-ce obligatoire d’utiliser une clé USB ?
Non. Certaines méthodes passent par l’assistant ou le montage d’ISO directement sous Windows 10. Mais la clé USB reste l’option la plus fiable pour une installation propre ou un PC très récalcitrant.
Conclusion
Installer Windows 11 sur un PC non compatible, ce n’est pas une simple “astuce de forum”. C’est un vrai choix technique, qui peut prolonger la vie d’une machine encore très capable, mais qui demande un minimum de préparation, de prudence et de compréhension.
En tant que papa geek qui a déjà passé trop de soirées à sauver des installations bancales, mon conseil tient en trois temps : sauvegardez, informez-vous, testez. Et seulement ensuite, cliquez sur “Installer”.

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